La voix des jeunes, à l’unisson!

13 mars 2024

1 mars 2024 par Marwa Berrougui et Mélia Pelletier

On entend souvent dire que les jeunes sont désintéressés de la politique, mais la SAGNU est bien un exemple de l’inexactitude de ces propos.

Ce 28 février 2024, c’est au Mont Notre-Dame de Sherbrooke que se tenait la 26e édition de la Simulation de l’assemblée générale des Nations unies. Celle-ci a accueilli 120 jeunes diplomates, 11 jeunes journalistes et plusieurs formateurs et formatrices de l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke dans un but d’amorce à la politique internationale.

Comme susmentionné, l’implication des jeunes en politique semble être en baisse. En effet, selon l’enquête sociale générale de 2020, les jeunes de 15 à 30 ans ont le taux d’intérêt le plus bas sur le sujet, à 60%, par rapport aux autres tranches d’âge comme les 31 à 46 ans qui sont à 68% et les 47 ans et plus à 74%[1]. Malheureusement, malgré le nombre imposant de jeunes ayant participé à la SAGNU, il semblerait que ceux-ci soient en accord avec ces nombres. Amer Zerrad et Pascal-Jo Kom, élèves de l’école secondaire Montcalm et délégués de la Somalie, nous mentionnent que l’implication jeunesse en politique au Québec, bien que supérieure à d’autres régions du globe, est insuffisante. Émilie Frère-Lefèvre, déléguée des États-Unis et élève à l’école secondaire de la Montée, ajoute qu’ « elle est décroissante. On s’apitoie beaucoup sur notre sort. On se plaint beaucoup, mais on n’apporte pas de solutions ».

Vous vous demandez peut-être comment pousser les jeunes à s’intéresser et à s’investir dans cet aspect primordial de la société. Et bien, la solution passe avant tout par les partis politiques. En effet, bien qu’ils soient ceux qui représentent la population, ils ne semblent pas réellement rejoindre les jeunes. Emmy Vachon et Massara Rahimo, élèves du Mont Notre-Dame et délégation du Mexique, expliquent qu’il y a peu de partis auxquels les jeunes peuvent s’identifier et qu’il pourrait y avoir plus de représentation de la jeunesse au sein de ces instituts. « Ils sont moins axés sur le futur, plus sur le présent » renchérit également Delcia Bolduc, étudiante à l’école secondaire de la Montée et déléguée des États-Unis. On peut voir un réel écart entre les générations pour ce qui est des principales préoccupations politiques. La plus importante source de stress chez les adolescents du Québec est sans conteste la crise climatique. Des études ont prouvé que 63% des Québécois âgés entre 16 et 27 ans vivaient de l’éco-anxiété, chiffre qui ne fait que croître chaque année.[2] Il est donc bien normal que certains partis politiques plus axés vers des enjeux environnementaux rejoignent davantage les jeunes. Comme le mentionne Emmanuel Choquette, professeur de communication politique à l’université de Sherbrooke, il est primordial que les partis représentent plus la nouvelle génération. Pour lui, l’avenir politique relèvera d’une transition entre les anciens et les nouveaux, qui s’adapteront et prendront de l’expérience. Une chose revient dans le discours de plusieurs jeunes de la SAGNU: ils ne se sentent pas écoutés. « C’est difficile de se faire entendre et de faire passer nos idées. En majorité, c’est souvent les personnes plus âgées qui décident de ce qui, au final, est notre futur », affirme Emmy Vachon.

Après cette expérience enrichissante, les preuves que le Québec sera soutenu par des jeunes allumés et déterminés à être des acteurs de changement sont flagrantes. Espérons que d’autres évènements comme la SAGNU verront le jour pour donner la piqûre politique à certains, car une chose est certaine, le plus tôt ils y seront initiés, plus l’intérêt sera grand.

Crédits photo: Marianne Rouleau

[1] https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/42-28-0001/2021001/article/00006-fra.htm

[2] https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2023-09-28/jeunesse-rime-avec-ecoanxiete-et-inquietude-financiere.php