SAGNU : Diplomates en devenir
par Marwa Berrougui, jeune journaliste
En ce 22 février 2023, la 25ème édition de la SAGNU (Simulation de l’assemblée générale des Nations unies) se tenait de nouveau au Collège Mont Notre-Dame. Cette année, les jeunes délégué.es avaient pour mission d’aborder deux thèmes d’enjeux critiques et fortement d’actualité, Pertes et préjudices en lien avec les changements climatiques et Trafic d’êtres humains.
Dans une perspective de sensibilisation sur des enjeux politiques et de compréhension du monde des politiques internationales, se sont près de 100 élèves de l’Estrie qui se sont retrouvé.es pour défendre les intérêts du pays qui leur avait été attitré. Pour ce faire, un travail préparatoire assidu était de mise. Bien que la tâche de délégué.e soit ardue, ces jeunes étudiant.es de secondaire 4 et 5 sont engagé.es dans la lutte pour l’égalité.
En effet, ces délégué.es d’un jour sont guidé.es par plusieurs motivations. Aya Ouyed, représentante de l’Arabie saoudite et finissante au Mont Notre-Dame, précise que c’est une expérience enrichissante qui lui aura permis de rencontrer d’autres jeunes qui partagent son intérêt pour la politique. Plusieurs participant.es déclarent avoir comme ambition de développer des qualités utiles dans n’importe quel domaine, tels que l’autonomie et le sens du protocole qui sont très présents à la SAGNU. De plus, le leadership est une qualité essentielle pour ces diplomates de demain. Effectivement, aucune avancée ne pouvait être faite à moins qu’un participant ou qu’une participante n’ait l’audace de prendre la parole et proposer ses idées. Bien évidemment, cette simulation oblige un jeu d’alliances et de compromis qui ne fait que développer leur adresse sociale.
Bien que ces jeunes soient déterminé.es, plusieurs étapes ont dû être franchies avant d’arriver au jour de la simulation. Les élèves se sont d’abord vu.e.s attribuer un pays à représenter. Ensuite, une série de recherches pointilleuses a dû être effectuée afin de connaître au mieux son pays, mais également les autres nations présentes. « Je pense aussi que la SAGNU c’est un projet où on doit un peu s’adapter à ce que les autres pays vont dire ou ce qu’ils vont proposer, donc c’est bien aussi d’avoir des informations sur les autres pays et de savoir s’adapter au fil de la journée […].» indique Alexanne Pelletier, élève au Mont Notre-Dame et représentante des Maldives. De plus, en décembre 2022, les élèves ont eu la chance de se rencontrer une première fois dans l’optique d’apprendre ce qu’est la SAGNU et son déroulement. Chaperonné.es par des formateurs et formatrices de l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke ainsi que par le Carrefour de solidarité internationale, les aspirant.es politicien.nes ont préparé au mieux leurs arguments en vue du jour J.
Par ailleurs, les délégations étaient également épaulées par des professeur.es de leurs écoles respectives. Ceux-ci avaient pour mandat d’accompagner les élèves dans leurs processus de réflexion et de préparation tout au long du projet. Convaincus de l’impact que ceux-ci auront sur le monde futur, ils encouragent leurs élèves à s’intéresser aux politiques internationales. « Moi ce que j’aime c’est voir mes élèves s’intéresser à la politique internationale. On dit souvent que les jeunes sont centré.es parfois sur eux, mais c’est faux […]. Ils sont vraiment ouverts sur le monde et moi, c’est ce que j’aime voir. C’est mes jeunes à l’action, s’intéresser aux problèmes internationaux. Je louange leur implication. » indique Molly Dalpé, enseignante à l’école secondaire de La Montée.
Enfin arrivé.es au jour de la simulation, les jeunes ont été accueilli.es par des discours inspirants notamment de la part de Patrice Bachand, directeur de la Francophonie et de la solidarité internationale au Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Dominique Forget, agente d’éducation à la citoyenneté mondiale au Carrefour de solidarité internationale et Maxim Chemarin de l’École de politique appliquée (ÉPA) de l’Université de Sherbrooke. De plus, les étudiant.es ont été surpris.es par un mot d’encouragement enregistré par António Guterres, secrétaire général des Nations unies, saluant leur engagement dans la coopération mondiale.
Par la suite, les délégations se sont séparées en deux commissions, une traitant des pertes et préjudices en lien avec les changements climatiques et une traitant de la problématique de la traite des être humains, afin de faire valoir leur opinion et d’essayer de construire une résolution à coup de débats, de caucus et de votes. Ensuite, lors de la deuxième moitié de la journée, une première version de résolution écrite par les formateurs et formatrices de l’ÉPA sur l’heure du dîner a été présentée aux jeunes diplomates. Ils avaient alors l’occasion de faire des amendements afin d’arriver à une réponse finale avant de rassembler les deux commissions en assemblée générale. Après que les résolutions aient été présentées, ils avaient encore un moment pour essayer de faire de légères modifications.
Finalement, après beaucoup de discussions et de concessions, deux résolutions ont vu le jour. Les délégations se sont notamment mises d’accord pour créer le statut de réfugiés climatiques ainsi qu’un fond mondial afin de venir en aide aux PEID en cas de catastrophes climatiques.
Crédits photo: Jocelyn Riendeau