QSF et PSIJ: deux expériences offertes par le CSI
QSF et PSIJ: deux acronymes, deux expériences différentes, mais des conclusions similaires. Je vous ouvre une petite porte sur mon vécu et mes réflexions face à ces aventures.
PREMIÈRE EXPÉRIENCE
J’avais 20 ans, je venais de terminer le Cégep et je cherchais à vivre une expérience qui me sortirait de ma zone de confort. Je me suis donc inscrite pour réaliser un stage Québec sans frontières (QSF). Trois lettres qui allaient changer le cours de ma vie. Ce long voyage que je m’apprêtais à vivre me permettra de me construire comme femme et comme citoyenne. Je partais à la conquête d’un nouveau monde, rempli de possibilités. De nature plutôt touche-à-tout, ce stage de groupe sera l’occasion de réaliser des activités de volontariat dans de nombreux domaines dont la santé, l’éducation, l’environnement, etc. Je partais ainsi pour deux mois et demi en République dominicaine.
NOUVEL ENVIRONNEMENT
J’ai rapidement été confronté au premier élément qui me sortira de ma zone de confort: l’espagnol. Bien que j’avais reçu des cours avec le CSI, j’ai rapidement réalisé le besoin d’améliorer cette compétence afin de non seulement comprendre ce que les gens me disaient, mais également pour mieux m’imprégner de la culture dans laquelle je venais d’être plongée.
Je me souviens d’un moment où ma mère d’accueil parlait avec des voisines dans notre cuisine sur un ton vraisemblablement contrarié. Ce que je pouvais déceler de cette conversation était mon nom et les aliments dont j’avais le plus de difficulté à manger chez elle. J’ai alors vécu une panoplie d’émotions et de questionnements : «est-ce qu’en ne mangeant pas tel aliment je l’avais blessé?», «est-ce qu’elle médisait à mon sujet?», «est-ce que je ne comprenais simplement pas bien ce qu’elle venait de dire?», «est-ce que je devais lui en parler?», «comment faire pour que l’on se comprenne?». Tant de questions pour une situation pouvant paraître banale de prime abord.
Cependant, lorsque l’on vit une expérience aussi intense que celle-ci, rien n’est banal. L’inconnu que représente ce nouveau milieu nous amène à questionner notre façon d’être, de faire et de vivre.
Bien sûr, on se demande si les gens ont tort d’agir comme ils le font ou si c’est nous. Puis, on se questionne s’il y a une bonne et une mauvaise façon de faire les choses. Je crois que l’important n’est pas d’arriver à répondre à ces questions, mais plutôt d’ouvrir son cœur à la différence, car c’est ce qui rend nos interactions si riches et intéressantes. C’est réellement cela qui nous permet de grandir de chaque expérience vécue.
UNE TOUTE NOUVELLE EXPÉRIENCE
Je suis présentement au Nicaragua pour réaliser un Programme de stage international pour les jeunes (PSIJ). J’ai désormais 31 ans et j’ai décidé de m’engager de nouveau dans une aventure de stage de coopération internationale. Ces six mois de stage sont une parfaite occasion de me replonger dans l’apprentissage de l’espagnol, de me reconnecter à la coopération internationale et d’acquérir de l’expérience dans mon domaine d’études, le tourisme. Je me sentais bien différente en amorçant ce stage. La confiance acquise durant mon stage QSF m’aidait à commencer ce stage du PSIJ avec une paix intérieure. Je savais que j’étais à la bonne place au bon moment et que peu importe les obstacles qui se dresseraient sur mon chemin, je pouvais les surmonter. Le contexte était idéal : je pouvais être indépendante dans mes projets professionnels tout en ayant des compagnons québécois, qui vivaient eux aussi un stage professionnel au Nicaragua.
REVOIR SA PERCEPTION
L’un des plus grands défis de mon stage fût sans contredit les changements impromptus et le manque de communication. Ce qu’il faut savoir, c’est que le rythme de bon nombre de Nicaraguayens diffère du mien. En outre, le plan d’une journée peut changer maintes et maintes fois. Il m’est notamment arrivé d’aller voir la copine malade de mon collègue, d’aller payer ses factures d’électricité ou encore d’arrêter faire la livraison de fleurs chez un cousin. Au départ, je percevais ces imprévus comme une perte de temps. Mais, j’ai fini par comprendre que cela diffère seulement de mes habitudes, dans mon monde où tout roule à 100 milles à l’heure. C’est à moi à m’adapter à leur façon de faire et surtout à lâcher prise sur les éléments sur lesquels je n’ai aucune emprise.
Ce que je trouve beau de mes deux stages, c’est d’avoir pu mettre un visage sur ces personnes ou ces peuples à l’autre bout du monde qu’on ne connaît pas et qui nous semblent très loin de notre réalité. Ces visages ne sont désormais pas juste dans les médias. Ils ont un nom; sont éduqués et politisés; et ont des rêves et aspirations, tout comme toi et moi.
Je peux affirmer que peu importe le stage dans lequel une personne se lance, ce sera une place pour grandir, devenir une meilleure personne, se questionner et surtout découvrir un autre monde culturel et celui qui se trouve en nous.
Haidi Laidlaw, stagiaire à l’étranger du CSI
Le programme de stages professionnels pour les jeunes est rendu possible grâce au soutien du Gouvernement du Canada.
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